Le clampage tardif du cordon est encore assez méconnu et peu pratiqué en France. Lors de la naissance de bébé, il s’agit d’attendre quelques minutes avant de couper son cordon ombilical. Quels sont les bienfaits du clampage tardif du cordon ombilical ? Existe-t-il des risques ? Quelles sont les recommandations de l’OMS ? On vous dit tout sur cette intervention.
Clampage tardif du cordon : de quoi parle-t-on ?
Le clampage tardif du cordon consiste à attendre une à trois minutes après l’accouchement avant de clamper (serrer) puis de couper le cordon ombilical qui relie le bébé au placenta.
Jusqu’à présent, le cordon est habituellement coupé immédiatement après la naissance de bébé. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le clampage du cordon est dit « précoce » lorsqu’il est effectué dans les 60 secondes qui suivent l’accouchement, mais il est considéré comme « tardif » si l’intervention se déroule plus d’une minute après la naissance.
L’objectif du clampage tardif du cordon est de continuer à laisser passer le sang – alors très riche en nutriments – du placenta vers le bébé durant une à trois minutes supplémentaires à la suite de l’accouchement.
Quels sont les avantages du clampage tardif du cordon ?
Encore relativement méconnus, les bienfaits du clampage tardif du cordon sont pourtant nombreux. On en distingue quatre principaux :
- L’augmentation des réserves en fer de bébé, qui entraîne ainsi la réduction des risques d’anémie. L’intervention augmente en effet de plus de 50 % les réserves en fer à 6 mois pour les bébés nés à terme.
- La diminution du taux d’infection néonatale.
- La baisse du risque de complications chez les prématurés, telles que l’entérocolite nécrosante (complication liée aux intestins de bébé) et l’hémorragie intraventriculaire (dysfonctionnements au niveau du cerveau).
- La réduction des besoins en transfusion sanguine pour hypotension artérielle chez les prématurés.
Quels sont les risques du clampage tardif du cordon ?
Le clampage tardif du cordon augmenterait les risques de jaunisse chez bébé, nécessitant une photothérapie (le nourrisson est placé sous une lampe spéciale, en maternité). Il s’agit là du principal risque de cette intervention, car le volume sanguin supplémentaire peut augmenter le taux de concentration en bilirubines.
Toutefois, cette hausse des risques de jaunisse est jugée relativement faible par l’OMS, par rapport aux nouveau-nés ayant eu un clampage précoce. Par ailleurs, le clampage tardif du cordon n’augmente pas les cas de jaunisse sévère.
Quoi qu’il en soit, les bienfaits de l’intervention (apport en fer supplémentaire, baisse du risque d’infections, etc.) semblent prendre le dessus sur le risque de jaunisse, phénomène facilement identifiable après la naissance et pouvant être traité rapidement.
Clampage tardif du cordon ombilical : qu’en dit l’OMS ?
L’OMS est désormais formelle : le clampage tardif du cordon ombilical, c’est-à-dire « pratiqué une à trois minutes après l’accouchement, est recommandé pour toutes les naissances, simultanément à l’instauration des soins néonatals essentiels ». L’Organisation préconise cette intervention depuis 2014, notamment pour réduire l’anémie infantile. Ce trouble, le plus souvent provoqué par une carence en fer, peut en effet être responsable de l’augmentation de la mortalité infantile, ainsi que de problèmes de développement comportemental, cognitif mais aussi moteur.
Depuis 2017, la Haute autorité de santé (HAS) préconise également le clampage retardé du cordon ombilical, « au-delà des trente premières secondes chez les nouveau-nés ne nécessitant pas de réanimation ».