La dépression post-partum n’est pas seulement l’apanage des jeunes mamans. Ce phénomène touche en effet près d’un père sur 10. Comment cela se manifeste-t-il ? Quels sont les facteurs de risque de la dépression post-partum du papa ? Comment la prendre en charge ? Tout ce qu’il faut savoir sur ce trouble.
Dépression post-partum du papa : qu’est-ce que c’est ?
La dépression post-partum du papa survient à la suite de la naissance de l’enfant, généralement dans sa première année. Ce trouble peut toutefois apparaître plus tardivement que chez les mamans, avec un pic dans les 3 à 6 mois qui suivent l’arrivée de bébé. Mais cela n’exclut pas que certains pères puissent ressentir les symptômes de la dépression dès la grossesse de la maman.
Il est important de ne pas confondre la dépression post-natale avec le baby blues, parfois appelé dans ce cas « daddy blues ». Cette période de fragilité émotionnelle, décrite aussi comme une petite déprime juste après la naissance, est moins profonde qu’une véritable dépression et dure moins longtemps.
Dépression post-partum paternelle : quels sont les signes ?
Les signes de dépression post-partum sont plus difficiles à déceler chez le papa que chez la maman. En cause notamment : le fait que la prise en charge soit davantage focalisée sur la maman et son bébé, et peut-être aussi par la difficulté pour certains papas de mettre des mots sur leurs émotions et de demander de l’aide.
Les symptômes de la dépression post-partum de l’homme sont toutefois assez similaires à ceux de la maman, parmi lesquels :
- l’irritabilité ;
- une envie de s’isoler et une perte d’intérêt pour les activités habituelles ;
- des pleurs réguliers, de la tristesse ;
- des troubles anxieux ;
- une modification de l’appétit ;
- des difficultés à établir un lien et une interaction avec son enfant ;
- des accès de colère ;
- des troubles du sommeil, etc.
Quels sont les facteurs de risque ?
Au même titre que pour la maman, la dépression post-partum paternelle peut-être causée par différents facteurs :
- des variations hormonales, liées notamment à la chute du taux de testostérone chez certains papas dans les neuf mois qui suivent l’arrivée de bébé ;
- des antécédents de dépression ;
- une dépression post-partum de la maman ;
- une difficulté à trouver sa place dans son rôle de papa ;
- des discordes au sein du couple ;
- une grande fatigue qui s’accumule depuis la naissance, etc.
Comment aider un papa en dépression post-partum ?
Il est très important de ne pas minimiser la dépression post-partum du papa et de la prendre en charge au plus vite, car la relation parent-enfant peut en être impactée, de même que le développement psychoaffectif de bébé.
Les soins dépendent du degré du trouble et peuvent prendre diverses formes, à commencer par une psychothérapie. Il ne faut pas hésiter à solliciter les professionnels de santé, qu’il s’agisse des médecins généralistes, des psychologues, des sage-femmes ou encore des assistantes sociales. Les antennes de la PMI (Protection Maternelle et Infantile) peuvent aussi être des bons lieux ressources pour les papas. Si la dépression s’installe, la prise d’antidépresseurs ou d’anxiolytiques peut être prescrite par un médecin et associée à un suivi psychologique.
Par ailleurs, il existe des moyens simples de prévenir la dépression post-partum de l’homme et d’aider le papa, notamment en le préparant à l’arrivée de bébé, et ce, dès la grossesse de sa compagne. Après la naissance, il est également primordial que le papa puisse trouver sa place et s’investir auprès de son enfant. Même en cas d’allaitement maternel, le père peut en effet joindre l’utile à l’agréable en lisant une histoire à son tout-petit, en donnant le bain ou en prenant l’enfant en porte-bébé lors des balades, par exemple. La communication au sein du couple est aussi un élément indispensable pour conserver un bon équilibre familial.
