Les parents d’un enfant en situation de handicap disposent de soutiens et d’aides pour soulager leur quotidien. Être parent aidant n’est en effet pas de tout repos et il est essentiel de se faire accompagner, ne serait-ce que pour prendre quelques moments de répit. Quelles sont les aides et les droits pour les parents d’enfants en situation de handicap ? On vous dit tout.
Droits des parents d’enfants en situation de handicap : quelles sont les aides financières ?
Des dispositifs d’aides financières sont accordés aux parents d’un enfant en situation de handicap. Focus sur les principales aides à connaître.
L’allocation journalière de présence parentale (AJPP)
L’allocation journalière de présence parentale (AJPP) est destinée aux parents d’un enfant gravement malade, handicapé ou bien victime d’un accident. Cette aide équivaut à 310 jours de congés indemnisés sur 3 ans, à condition de ne pas dépasser 22 jours par mois. Ces jours de congé peuvent être pris par journée ou demi-journée, afin de passer du temps auprès de l’enfant. L’allocation varie en fonction de plusieurs paramètres, notamment la situation maritale (en couple ou non) ainsi que le nombre d’enfants à charge.
L’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH)
L’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) est versée pour les dépenses liées au handicap de tout enfant de moins de 20 ans. Cette aide financière est donc donnée aux parents aidants, à condition que l’enfant :
- présente un taux d’incapacité supérieur ou égal à 80 %, ou un taux d’incapacité entre 50 et 80 % avec un accompagnement (établissement, service médico-social, rééducation, etc.) ;
- réside en France ;
- n’ait pas de revenus professionnels supérieurs à 55 % du Smic mensuel brut, soit 960,96 €.
L’attribution se fait par une commission, après avoir déposé une demande auprès de la Maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH) la plus proche.
La prestation de compensation du handicap (PCH)
Comme son nom l’indique, la prestation de compensation du handicap (PCH) est vouée à compenser la perte d’autonomie dans le quotidien. Allouée sans conditions de ressources, elle donne un coup de pouce financier pour des besoins précis tels qu’une aide humaine (auxiliaire de vie à domicile) ou des aides d’aménagement d’un logement et d’une voiture, par exemple.
Toutefois, le degré d’autonomie, l’âge de l’enfant, le montant des ressources ou encore le lieu de résidence influent sur le montant de la prestation. Lorsque l’enfant a moins de 20 ans, le versement de la PCH se fait uniquement s’il remplit les trois conditions suivantes : être bénéficiaire de l’AEEH, ouvrir droit à un complément de l’AEEH et répondre aux critères d’éligibilité à la PCH en lien avec le handicap.
Les aides aux soins à domicile
L’enfant en situation de handicap bénéficie de soins pouvant être pratiqués à domicile et remboursés par la Sécurité sociale, à condition de justifier de la prescription d’un médecin. L’hospitalisation à domicile peut également être prise en charge. Par ailleurs, le paiement des services d’une auxiliaire de vie sociale est soutenu par une aide spécifique, afin de gérer les tâches quotidiennes comme la toilette, l’habillage ou encore les repas.
Enfin, il ne faut pas hésiter à se rapprocher de la CAF, de sa mutuelle ou encore du centre communal d’action sociale (CCAS) le plus proche pour se renseigner sur les aides supplémentaires éventuelles.
Peut-on arrêter de travailler pour s’occuper de son enfant en situation de handicap ?
En tant que parent d’un bébé en situation de handicap, il est tout à fait possible de s’arrêter de travailler pour s’occuper de son enfant, dans les limites prévues par les différents types de congés :
- Le congé accordé en tant que proche aidant, équivalent à un an d’arrêt au total, indemnisé uniquement trois mois maximum.
- Le congé de présence parentale, correspondant à 310 jours de congés à solder sur trois ans, à condition que le handicap de l’enfant exige la présence de l’un de ses parents. Ce congé n’est toutefois pas indemnisé.
- Les congés payés et RTT pour les parents aidants, à hauteur de 2 jours de congés supplémentaires par année.
- Le congé de survenue du handicap, destiné aux parents qui viennent d’apprendre le handicap de leur enfant, équivalent à deux jours minimum.
Qu’est-ce que le don de congés entre collègues ?
Il est possible d’offrir gracieusement des jours de congés ou de RTT à un collègue dans le besoin, pour s’occuper d’un proche, en l’occurrence son enfant en situation de handicap. Ce don de congés entre collègues est en effet inscrit dans le Code du travail, comme un droit que l’on peut exercer dans trois situations bien précises :
- L’enfant d’un collègue a moins de 20 ans et est atteint d’un handicap, d’une maladie ou a été victime d’un accident grave ;
- Le proche d’un collègue est en situation de handicap ou en perte d’autonomie importante ;
- L’enfant d’un collègue est décédé et avait moins de 25 ans.
Le collègue qui souhaite faire un don est dans l’obligation d’en faire la demande à l’employeur, de même pour le salarié qui souhaite profiter de ce don. Dans ce cas, ce dernier doit fournir un justificatif, prouvant l’une des trois situations listées ci-dessus. Ce droit, encore relativement méconnu, est accordé dans tous les types d’entreprises.
Retraite et enfant handicapé : qu’en est-il ?
Les parents d’enfants en situation de handicap de moins de 20 ans et qui ont été salariés disposent d’avantages pour la retraite, à savoir un trimestre d’assurance retraite en plus et sans cotisation (gratuit) par période d’éducation de trente mois. Cela correspond, de ce fait, à 8 trimestres maximum.
Par conséquent, le parent aidant d’un enfant en situation de handicap a le droit de bénéficier d’une retraite à taux plein à 65 ans, peu importe le nombre total de trimestres, s’il a effectivement apporté de l’aide à son enfant en situation de handicap pendant au moins 30 mois de suite. Toutefois, l’enfant doit justifier d’un taux d’incapacité de 80 % et bénéficier soit de l’AEEH avec son complément, soit l’AEEH avec la PCH.
Parent aidant : qu’est-ce que les groupes de parole ?
Au-delà des aides financières, il est important de se faire accompagner en tant que parent aidant, car le fait de s’occuper de son enfant en situation de handicap n’est pas toujours évident à vivre au quotidien. Pour rompre la solitude, des groupes de parole réunissent des parents pour partager leurs expériences, leurs histoires ou encore leurs conseils. Ces échanges ont généralement lieu dans des endroits informels, comme des cafés, pour favoriser la convivialité et une atmosphère décontractée.