La période qui suit l’accouchement est une phase de grands chamboulements, tant sur le plan physique que psychologique. Pour bien la gérer, la maman ne doit pas hésiter à se faire accompagner par des professionnels de santé, mais aussi par ses proches. Elle doit également prendre soin d’elle et ne pas laisser s’installer une éventuelle dépression post-partum. Focus sur les points à connaître pour mieux gérer cette période de grande fragilité.
Post-partum : l’accompagnement par les professionnels
Dans les mois qui suivent l’accouchement, les hormones peuvent jouer sur le moral de la maman, partagée entre les rires et les pleurs. Pour gérer au mieux cette période sensible, il est important de se faire accompagner par des professionnels.
Le suivi par une sage-femme
Jusqu’au 12e jour après la naissance de bébé, chaque parent peut bénéficier d’un suivi par une sage-femme directement à domicile, pour veiller sur bébé comme sur la maman. L’occasion, pour cette dernière, de poser toutes ses questions, d’apprendre les gestes quotidiens à pratiquer avec bébé (bain, soins, etc.), d’être accompagnée dans la mise en place de l’allaitement, etc. Ces visites à domicile permettent également à la sage-femme de vérifier que le corps de la maman se rétablit correctement à la suite de l’accouchement. Cette surveillance est prise en charge en totalité par l’Assurance Maladie.
Par ailleurs, une consultation post-natale est obligatoire pour la maman après la naissance. Elle doit être réalisée entre 6 et 8 semaines après l’accouchement par le médecin traitant ou la sage-femme, et est remboursée à 100 % par l’Assurance Maladie.
L’accompagnement non médicalisé par une doula
Une doula est une professionnelle de l’accompagnement de la naissance. Elle peut accompagner dès la grossesse, au moment de l’accouchement et dans les jours qui suivent l’arrivée de bébé. Toutefois, il est important de noter qu’une doula ne remplace en aucun cas le suivi effectué par la sage-femme ou le médecin, qu’elle n’exerce pas d’acte médical et qu’elle n’est pas habilitée à établir des diagnostics. La doula s’apparente plutôt à un soutien postnatal (et/ou prénatal) supplémentaire et rassurant. Elle agit comme une référente, elle guide les parents par ses conseils et aide la maman à mieux vivre la phase de post-partum. Cet accompagnement n’est en revanche pas pris en charge par l’Assurance Maladie et demeure aux frais des parents.
Le soutien des proches lors de la période post-partum
L’accompagnement sur le plan médical doit être complété par le soutien des proches pour gérer au mieux la période post-partum.
La place du papa
Le rôle du papa est primordial après la naissance de bébé. Il est important qu’il fasse connaissance avec son enfant, qu’il puisse trouver sa place dans la famille tout en étant un véritable soutien postnatal pour la maman. Le congé paternité est fait pour cela : le papa dispose désormais de 25 jours calendaires pour être présent aux côtés de sa famille. Ce congé est indemnisé par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, à condition qu’il soit pris dans les 6 mois qui suivent la naissance de bébé.
L’aide de l’entourage
La maman ne doit pas hésiter à demander de l’aide à ses proches après la naissance de bébé. La maman, la sœur, la belle-maman ou des amis proches sont généralement partants pour prêter main forte s’ils en ont la possibilité. L’entourage peut en effet préparer des repas, faire les courses ou nettoyer la maison, par exemple. L’idée est de décharger la maman afin qu’elle puisse se reposer. Les proches peuvent aussi garder bébé une heure ou deux, afin que la maman puisse sortir et souffler un peu, si besoin.
D’ailleurs, il est important de ne pas s’obliger à accueillir les personnes qui veulent venir voir bébé après la naissance. Si la maman est trop fatiguée, qu’elle a besoin de souffler, mieux vaut ne pas surcharger la journée avec des visites et reporter ces moments à plus tard. L’autre option est de limiter les visites à une par jour, par exemple.
Prendre soin de soi lors de la période post-partum
Bien sûr, le nouveau-né devient la priorité de la maman lors de sa naissance, mais il ne faut toutefois pas que cette dernière s’oublie totalement, car une maman mieux reposée, qui prend soin d’elle, est aussi une maman mieux disposée à s’occuper de son bébé.
Garder une bonne hygiène de vie
Le sommeil est précieux après l’accouchement. La meilleure astuce pour ne pas amplifier la fatigue et limiter les risques de baby blues est de dormir quand bébé dort. Inutile de se lancer dans des tâches ménagères ou autre pendant les phases de sieste de l’enfant ! Mieux vaut en profiter pour se reposer aussi, afin d’être plus en forme lorsque bébé se réveille et demande de l’attention.
Par ailleurs, pour retrouver plus rapidement la forme, il est important que la maman adopte une alimentation variée et équilibrée, en évitant surtout les excès. Bien que les kilos de grossesse ne disparaissent pas tout de suite, il est recommandé d’attendre au moins les trois mois de bébé pour entamer un éventuel régime alimentaire, ou la fin de l’allaitement. De même, boire de l’eau régulièrement est indispensable pour bien récupérer après l’accouchement.
Prendre du bon temps
Pour mieux gérer la période post-partum, la maman ne doit pas hésiter à s’accorder des moments de détente pour elle, tels qu’un rendez-vous chez le coiffeur, une séance de massage ou un café entre amies, par exemple. Tous les moyens sont bons pour souffler, s’aérer l’esprit et revenir plus détendue pour s’occuper de bébé, qui peut lui aussi ressentir cette sérénité retrouvée. Quant à papa ou mamie qui aura gardé bébé, ils sont ravis de cet instant privilégié avec lui. De quoi satisfaire tout le monde !
Faire les séances de rééducation périnéale
Le périnée est fragilisé pendant la grossesse, et notamment lors de l’accouchement. À cause de sa perte de tonicité, il peut entraîner des fuites urinaires lors d’une toux ou d’un éternuement, une perte de sensation lors des rapports sexuels ou encore une sensation de pesanteur gênante. C’est pourquoi la maman ne doit pas passer outre la rééducation périnéale, dont l’objectif est de redonner de la solidité au périnée.
Les séances peuvent démarrer après la consultation post-natale (entre 6 et 8 semaines après la naissance de bébé). Dix consultations – prescrites par votre médecin, gynécologue ou sage-femme – sont prises en charge à 100 % par l’Assurance Maladie.
Dépression post-partum : la repérer et la traiter
de bébé. Des pics à 6-8 semaines après l’accouchement, puis entre le 9e et le 15e mois, sont également recensés par les professionnels de santé. Parmi les symptômes qui doivent alerter : une fatigue extrême, des pleurs réguliers, une grande irritabilité, une anxiété importante ainsi qu’un manque de confiance en soi. Dans ce cas, il est important de réagir rapidement et de s’orienter vers des spécialistes.
Si les symptômes ne sont pas trop ancrés, la maman peut s’en sortir avec un « simple » suivi psychologique, qui l’aidera à repartir du bon pied. Les antidépresseurs sont prescrits uniquement en dernier recours, lorsque la situation a du mal à se dénouer. À noter, ces médicaments ne font généralement pas bon ménage avec l’allaitement. Il faut donc étudier avec grande précaution cette possibilité de traitement.