À l’accouchement, toute femme peut faire don de son cordon ombilical, à condition qu’elle soit en bonne santé et qu’elle ne présente aucune contre-indication particulière. Ce geste, gratuit et anonyme, s’avère très utile pour soigner des personnes atteintes de maladies graves du sang. Principe, démarches, conditions à remplir, mode de prélèvement : zoom sur le don de sang de cordon ombilical.
Sang de cordon : trop précieux pour ne pas le donner
Chaque année en France, environ 2 000 personnes atteintes de graves maladies du sang ont besoin d’une greffe de cellules souches hématopoïétiques. Ces précieuses cellules, capables de régénérer toutes les lignées sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes), se trouvent dans la moelle osseuse, mais aussi dans le sang placentaire, prélevé au niveau du cordon ombilical.
Les cellules souches contenues dans le sang placentaire ont l’avantage de s’adapter plus facilement au receveur que celles provenant de la moelle osseuse. Pour réaliser une greffe, il n’est donc pas nécessaire d’avoir une compatibilité aussi stricte puisque les cellules souches contenues dans le cordon, plus immatures, peuvent accepter une certaine marge d’incompatibilité HLA.
Quelles conditions pour faire un don de sang de cordon ?
Sauf contre-indications et antécédents médicaux et familiaux particuliers, toute femme enceinte en bonne santé peut donner le sang de son cordon ombilical.
Les prérequis
Faire don du sang de son cordon, c’est donner la possibilité à un malade de fabriquer un nouveau sang et donc, dans certains cas, de guérir. Si vous êtes intéressée par cet acte volontaire, anonyme et gratuit, vous devrez passer un entretien à partir du quatrième mois de grossesse. Une fois que les médecins auront évalué vos antécédents et qu’ils vous auront donné le feu vert, vous devrez signer, avant votre accouchement, un formulaire de consentement.
Seuls les établissements qui appartiennent au réseau français du sang placentaire peuvent réaliser un prélèvement de sang de cordon. C’est la raison pour laquelle vous serez dans l’obligation d’accoucher dans une maternité habilitée.
Les contre-indications
Les deux principales contre-indications au don de sang de cordon sont :
- une maladie génétique et/ou cancéreuse chez la mère ou le père ;
- une maladie auto-immune et/ou une infection chez la mère.
Un don de sang de cordon peut également être refusé si la future maman est mineure, si la grossesse fait suite à un don d’ovocytes, si le père est inconnu, si le nouveau-né présente une anomalie de développement intra-utérin ou si la fratrie présente des pathologies hématologiques, des tumeurs solides ou des maladies génétiques.
Prélèvement du sang de cordon ombilical : comment ça se passe ?
Le don de sang de cordon est indolore et sans risque pour la mère et son bébé. Le jour de l’accouchement, le médecin va ponctionner un vaisseau sanguin du cordon ombilical à l’aide d’une aiguille stérile. Le sang contenu dans le cordon et le placenta (environ 100-150 ml) est alors récolté dans une poche semblable à celles utilisées pour un don de sang classique. Le prélèvement n’est réalisé que si vous accouchez à terme et qu’aucun problème ne s’est posé lors de l’accouchement.
Une fois récolté, le sang est amené dans les 24 heures à la banque de sang placentaire la plus proche pour y être analysé. Il est ensuite congelé dans de l’azote liquide afin d’assurer sa conservation. Il peut être conservé ainsi pendant au moins 10 ans.
Si le sang de cordon ne répond pas à tous les critères de qualité, il peut être utilisé à des fins de recherche. Il s’agit d’une autre manière par laquelle le sang de cordon de votre bébé peut aider des patients.