Sauf contre-indication médicale très rare, rien n’empêche de maintenir une sexualité active pendant la grossesse. Ce sujet est pourtant souvent tabou, y compris au sein des couples qui attendent impatiemment l’arrivée de bébé. Quels sont les impacts d’une grossesse sur le désir ? Existe-t-il des précautions à prendre ? Faisons le point !
Un désir qui fluctue
Toutes les femmes qui ont été dans ce cas vous le diront : être enceinte, c’est faire face à de nombreux changements corporels et hormonaux. Logiquement, ces évolutions ont un impact sur la libido. Les médecins distinguent ainsi trois phases, correspondant aux trois trimestres de la grossesse.
- Trois mois pendant lesquels le désir sexuel peut diminuer, en raison des symptômes inconfortables que peuvent ressentir les femmes enceintes (nausées, fatigue, sensibilité de la poitrine, etc.).
- Trois mois pendant lesquels le désir remonte en flèche, la plupart des femmes se sentant mieux pendant le deuxième trimestre.
- Trois mois où se mêlent stress de l’arrivée prochaine de bébé, changements physiques visibles, et excitation vis-à-vis de ce grand chamboulement à venir. Les rapports sexuels peuvent alors avoir tendance à s’espacer.
Bien sûr, ces trois phases ne se retrouvent pas à l’identique chez chaque personne. C’est pourquoi en matière de sexualité chez la femme enceinte, le plus important reste de s’écouter !
Une sexualité presque toujours sans risque
C’est sans doute la question que se posent toutes les femmes enceintes, ou presque : est-il dangereux d’avoir des rapports sexuels pendant la grossesse ? La plupart du temps, la réponse est non. Bien au contraire !
Maintenir une sexualité active s’avère bon pour le moral, pour le couple et, in fine… pour bébé, qui grandit mieux avec une maman épanouie. De même, aucune étude n’a démontré de lien entre une naissance prématurée et le fait d’avoir des rapports sexuels en fin de grossesse.
Enfin, rien n’empêche de profiter de ces quelques mois « différents » pour réinventer le plaisir ressenti à deux : sex toys et autres accessoires peuvent ainsi trouver leur place dans la chambre à coucher des parents.
On notera, tout de même, trois situations en raison desquelles un médecin pourrait déconseiller, voire interdire les rapports sexuels :
- un placenta prævia ou bas inséré ;
- une rupture prématurée des membranes ;
- des saignements non expliqués.
Des situations somme toute assez rares. Mais en cas de doute, il ne faut pas hésiter à en parler à son médecin ou à sa sage-femme !
Quelles conséquences pour le fœtus ?
On a cru pendant longtemps qu’avoir des rapports sexuels pendant la grossesse pouvait avoir des conséquences pour le fœtus. Aujourd’hui, on sait que c’est faux. Mais c’est loin d’être la seule idée reçue qui mérite d’être démentie.
- Non, bébé ne risque rien – tant que sa maman se sent bien, lui aussi.
- Non, bébé ne peut pas être touché par le pénis de monsieur, étant protégé par le col de l’utérus et le liquide amniotique.
- Non, avoir un orgasme ne peut pas « lancer » le travail, même s’il est naturel de ressentir des contractions.
- Non, le sperme ne déclenche pas le travail. Certes, ce liquide contient des prostaglandines, utilisées aussi pour provoquer un accouchement, mais dans des conditions bien différentes, puisqu’on estime qu’il faudrait 300 litres de sperme pour que ces hormones soient en quantité suffisante.
Et le·a conjoint·e dans tout ça ?
Une grossesse chamboule tout, même le désir que l’on peut ressentir pour celle qui va, dans quelques mois, devenir maman. Il est donc naturel pour le·a partenaire de se sentir déstabilisé·e, intimidé·e, freiné·e, voire de constater que sa libido tend vers zéro.
Rassurez-vous : en général, cette phase ne dure qu’un temps. Le plus important reste d’en parler, de l’accepter si elle devait durer un peu plus longtemps, et de se faire accompagner si l’un·e ou l’autre des partenaires devait mal vivre cette situation. Et de respecter, bien sûr, les envies de celle qui porte dans son corps la future personne que vous aimerez le plus au monde !