Combien de temps allaiter ? Comment se passe la première tétée ? Comment arrêter l’allaitement ? Autant de questions que la maman se pose à l’arrivée de bébé. Pour vous aider à y voir plus clair sur l’allaitement maternel, tour d’horizon des réponses aux questions les plus fréquemment posées sur le sujet.
Comment se passe la première tétée ?
Juste après la naissance, la première tétée permet de lancer l’allaitement. Le nourrisson se hisse de lui-même jusqu’au mamelon de la maman, tant ses réflexes – fouissement et succion notamment – sont à leur apogée à ce moment-là. Il s’agit de la première période d’éveil de bébé.
Idéalement, ce premier contact intense entre la maman et son nouveau-né doit avoir lieu dans les deux heures qui suivent l’accouchement. Si le nourrisson se porte bien, il est ainsi posé nu, en peau à peau contre la maman, et il se laisse guider par son odorat pour trouver le sein, ouvrir la bouche et commencer à téter. Ce premier allaitement peut durer 5 à 10 minutes (ou plus) et la quantité ingurgitée demeure assez faible.
Il arrive toutefois que bébé soit épuisé et somnolent après sa venue au monde. Dans ce cas, il est important de le maintenir contre sa maman et de réessayer de donner la première tétée plus tard.
Combien de temps allaiter ?
Il n’y a pas de règle concernant la durée d’allaitement. Celui-ci se poursuit aussi longtemps que la maman et son bébé le souhaitent, et il peut être arrêté à tout moment si l’envie n’est plus là. Sachez que même si l’allaitement ne dure que quelques semaines, il reste bénéfique pour le bébé. Toutefois, depuis 2001, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande d’allaiter de manière exclusive pendant les six premiers mois de l’enfant, puis de poursuivre pendant la période de diversification jusqu’aux deux ans de l’enfant, voire plus si la mère le désire. L’OMS insiste sur le fait que le lait maternel demeure la référence pour la santé du nourrisson lors de ses premiers mois de vie (lutte contre l’obésité, prévention de certaines carences, prise en charge de l’allergie alimentaire, etc.).
Comment bien allaiter sans douleur ?
La clé du succès pour éviter les douleurs est de bien positionner bébé au sein : sa bouche doit être grande ouverte et englober une bonne partie de l’aréole, son nez bien dégagé, son menton contre le sein, sa tête légèrement inclinée en arrière et ses lèvres parfaitement retroussées sur le sein pour faire un effet de ventouse. Pour cela, le nourrisson doit être positionné face à la maman, ventre contre elle, tout en étant bien soutenu à hauteur du téton. Si tous ces éléments sont réunis, bébé peut ainsi téter efficacement sans provoquer de douleurs.
Par ailleurs, il est important que la maman soit installée confortablement pour éviter d’éventuelles tensions dans les jambes, les bras ou le dos. Il ne faut pas hésiter à se servir d’un coussin pour avoir un appui stable et sans douleur.
À quelle fréquence allaiter bébé ?
Chaque nouveau-né est différent, et son rythme d’allaitement également. Aucune règle précise ne limite le nombre de tétées par jour. La seule consigne à suivre, en tout cas à la naissance, est d’allaiter à la demande, dès les signes d’éveil de bébé (clignement des yeux, mouvements de mains, etc.) sans attendre les pleurs. Pour se situer, on peut néanmoins se baser sur les moyennes : un nourrisson peut téter 8 à 12 fois par 24 heures pendant les premiers mois de vie, y compris la nuit.
Quant à la durée d’une tétée, celle-ci peut varier selon que le bébé tète de manière efficace (tétée courte, on entend le bébé déglutir régulièrement) ou plutôt en prenant son temps avec des arrêts câlins et « tétouillage » (succion sans prise de lait qui rallonge la tétée). Le débit de lait de la maman fait également varier la durée de la tétée. On peut toutefois noter qu’en moyenne, une tétée efficace et assez nutritive ne dure jamais moins de 5-10 minutes, mais pas plus de ¾ d’heure.
Par ailleurs, l’intervalle minimum entre deux tétées peut être réduit à une heure au minimum, car il s’agit du temps nécessaire à la digestion du lait par bébé et à la fabrication d’une nouvelle ration de lait par le sein.
Peut-on allaiter quand on est malade ?
La plupart du temps, il est possible de continuer l’allaitement en cas de maladie courante (grippe, bronchite, gastro-entérite, angine, etc.). Cela est même conseillé, car la maman transmet des anticorps au bébé par l’intermédiaire du lait. Toutefois, il est primordial de se laver les mains avant chaque tétée et d’éviter d’embrasser bébé pour ne pas le contaminer.
Parmi les maladies qui peuvent nécessiter d’arrêter l’allaitement temporairement, on peut citer la varicelle (contractée 5 jours avant ou 2 jours après l’accouchement), certaines infections urinaires (à cause du traitement antibiotique incompatible avec l’allaitement) ainsi que le VIH et le virus de la leucémie humaine à lymphocyte de type 1 (HTLV1).
Comment savoir si bébé est rassasié ?
Plusieurs signes permettent de repérer que le bébé allaité se nourrit bien.
- Il tète régulièrement et de manière efficace, c’est-à-dire qu’il déglutit lors du mouvement de succion et que le rythme de la tétée est plutôt ample. Les mouvements de sa tempe et de ses oreilles sont également de bons signes de succion nutritive.
- Il a des phases d’éveil spontané entre deux temps de sommeil. Il ne dort ni trop ni pas assez.
- Il mouille au moins 5 à 6 couches lourdes par jour.
- Il fait au moins une selle molle, granuleuse et jaune tous les jours le premier mois (après le méconium vert foncé et collant des trois premiers jours).
En cas de doute sur la prise de poids de bébé, il ne faut pas hésiter à demander conseil à un professionnel de santé.
Quelle alimentation quand on allaite ?
Il n’est pas nécessaire de suivre un régime particulier pour allaiter. Il faut cependant veiller à manger varié et équilibré, à limiter la caféine (pas plus de deux tasses de café par jour) et à proscrire l’alcool et la cigarette. Il est également important de boire régulièrement, au moins 1,5 litre par jour.
Si vous êtes végétarienne ou végétalienne, l’allaitement est possible mais un accompagnement par un médecin nutritionniste ou un diététicien est vivement recommandé afin de bien équilibrer vos menus et d’éviter certaines carences alimentaires.
Où trouver de l’aide à l’allaitement ?
En cas de difficultés liées à l’allaitement, plusieurs professionnels et associations peuvent être sollicités pour vous conseiller, vous guider et vous rassurer si nécessaire.
- La sage-femme, qui peut vous recevoir à son cabinet ou venir directement à domicile.
- Le médecin ou le pédiatre de bébé. Certains sont titulaires du diplôme spécialisé sur l’allaitement maternel.
- Les professionnels des centres de Protection maternelle et infantile (PMI), tels que les médecins ou les puéricultrices. Renseignez-vous auprès de votre mairie.
- Les consultants en lactation répertoriés dans l’annuaire disponible sur consultants-lactation.org.
- Les associations spécialisées sur l’allaitement, comme la Leche league France, l’Information Pour l’Allaitement (IPA) ou encore Solidarilait.
Comment arrêter l’allaitement ?
Arrêter d’allaiter est une décision qui appartient à la maman et à son bébé. L’arrêt peut être total ou partiel, afin de nourrir bébé au lait infantile et/ou commencer à lui donner d’autres aliments que le lait au moment de la diversification.
L’arrêt de l’allaitement – le sevrage – demande de diminuer les tétées de manière progressive : au début, remplacer une tétée par un biberon tous les trois jours par exemple, pour ensuite n’allaiter que le matin et le soir, puis plus du tout.
Il arrive que l’enfant refuse le biberon au départ. Il est inutile de forcer, cela va finir par se mettre en place. N’hésitez pas à tester une autre tétine, à faire donner le biberon par une autre personne ou mieux, à démarrer par des biberons de lait maternel, afin que la transition soit plus douce pour bébé. N’hésitez pas à demander du soutien et des conseils auprès des professionnels du domaine.